
7 erreurs à ne pas commettre… quand vous débutez en karaté !
Bonjour les Samouraï !
Je vais vous raconter une histoire ; celle d’un karateka débutant qui a eu besoin de 6 années pour passer de ceinture blanche à ceinture orange et de 2 années pour passer de orange à noire. Ses débuts furent si laborieux qu’il a failli abandonner plusieurs fois, lui qui avait l’habitude de réussir dans tout ce qu’il entreprenait. Avec le recul, je pense que ce type a commis toutes les erreurs qu’il ne faut pas commettre quand on se lance dans la pratique des arts martiaux et particulièrement du karaté…
Il lui a fallu changer totalement de « mindset » pour progresser et en finir avec toutes ces attitudes contre-productives qui ont contrecarré sa progression et lui ont fait perdre, au tout début de sa pratique, des années entières. S’il avait lu cet article, je pense qu’en 3 ans à peine, il aurait atteint son objectif (la ceinture noire) et qu’il n’aurait pas galéré autant.
Je vous propose de partager ici les 7 erreurs que je l’ai vu commettre année après année, entraînement après entraînement, pour que vous, vous puissiez ne pas ou ne plus les faire vôtres.
Entre nous, j’en parle en pleine connaissance de cause car, ce karatéka, c’est moi…
Erreur n°1 – Rester sur le bord de la piscine….
Il y a quelques années, quand je donnais des cours à des ados, je les voyais arriver, descendre au vestiaire, se déshabiller, enfiler le karategi, passer la ceinture, s’échauffer et au moment de répéter les exercices que je leur montrais, y mettre tellement peu d’énergie et de conviction qu’il me semblait inconcevable de ne pas les secouer.
Un jour, cette phrase m’est venue spontanément : « quand je vous vois là, vous me faites penser à ces nageurs du dimanche qui font l’effort de venir à la piscine, se déshabillent, enfilent le maillot de bain, les lunettes et le bonnet, se douchent et finalement, restent plus d’une heure sur le bord de la piscine à discuter ou regarder les autres nager ! A quoi bon cette débauche d’efforts préparatoires si c’est pour rester au seuil de la pratique. Quand je vous vois si peu engagés, le corps flasque et l’esprit absent, voilà à quoi vous me faites penser et je me dis que vous ne progresserez pas plus ici qu’en restant devant votre télé… »
Alors, quel que soit votre niveau et vos ambitions, dès le premier jour, puisque vous êtes dans un dojo, puisque vous avez fait l’effort de vous déplacer et de porter le karategi, allez-y à fond, donnez-vous comme jamais, comportez-vous en Samouraï, cherchez à travailler avec les plus gradés, interdisez-vous de sortir du cours autrement qu’épuisé et fier de votre travail !
Soyez un guerrier, pas un mec (ou une nana) qui se balade sans but… sur le bord de la piscine.
Erreur n°2 – Avoir peur d’être ridicule
Il n’y a pas pire sentiment pour s’interdire de progresser vite : une autoroute pour rester nul –et ridicule– plus longtemps. Car oui au début, tout le monde est « à coté de la plaque ». Le karaté est une discipline tellement exigeante et si éloignée de nos schémas corporels acquis que personne, absolument personne, ne peut échapper à cette incapacité du corps à reproduire naturellement et spontanément les bons mouvements.
La bonne nouvelle ? Tout le monde autour de vous s’en moque et chacun a gardé en mémoire le souvenir de ses premiers échecs. Le meilleur moyen pour raccourcir cette période : polir votre ego, accepter d’être ridicule, chercher à s’améliorer et tenter de reproduire le plus rapidement possible les gestes des plus doués ou des plus anciens. Le karaté est une école de modestie : ayez celle d’assumer votre statut de débutant ridicule 🙂
Erreur n°3 – Avoir peur de prendre des coups…
J’ai pratiqué de nombreux sports et celui dans lequel j’ai, paradoxalement, vu le moins de violence et de blessures est le karaté. Des milliers d’heures passées dans les dojos et ce constat : je n’ai vu qu’un seul accident grave, un doigt salement fracturé sur un mae giri (coup de pied de face) contré, ouch, main ouverte ! En dehors de cela, rien, le néant, alors que dans d’autres disciplines comme le foot ou le rugby, les hématomes et traumatismes sérieux étaient monnaie courante.
Bon, entre nous, cette peur est tout à fait légitime : il est flippant de savoir que le mec d’en face peut vous en coller une à tout moment. C’est finalement assez effrayant et moins on est touché, plus cette angoisse se renforce et grandit.
En termes de pratique, cette peur vous protège au début mais elle devient vite un frein à votre épanouissement. Il faut réussir à l’évacuer et l’oublier en vous disant que :
- le risque est limité et les accidents rares ;
- votre partenaire a aussi peur que vous et instinctivement, vous protègera et saura maîtriser son attaque ;
- tous les coups ne font pas mal, loin de là (il suffit de se prendre le premier pour s’en rendre compte) ;
- que cela fait partie du voyage…
Je me souviens du jour où mon 1er senseï (maître du dojo) m’a mis face aux 20 élèves du dojo et leur a demandé de me frapper fort dans le ventre. Ma peur était intense mais comment me débiner ? Eh bien j’ai été surpris par le peu d’enthousiasme et de puissance que chacun mettait et pour les quelques uns qui se sont lâchés, les coups de poing semblaient inefficaces et superficiels. Même pas mal (ou si peu) ! Du coup : même plus peur ! Merci Sensei…
Votre corps est plus solide que vous ne l’imaginez, votre esprit plus fort : ne l’oubliez jamais !
Erreur n°4 – Avoir peur de donner des coups…
La 4e erreur est la conséquence de la 3e. Comme on a peur d’en prendre une, inconsciemment, quand c’est à notre tour d’attaquer, on y va sans énergie ni conviction. Inconsciemment le cerveau fait le calcul suivant : si je suis gentil avec les autres, les autres seront gentils avec moi. Quooooiiiii !!!!??? Regardez autour de vous, c’est un dojo, non ? L’endroit mythique où l’on pratique un art martial ancestral, où on apprend à dominer son corps et son âme. Et, selon le principe ancestral « un coup une vie », à tuer son ennemi d’une seule frappe.
Et vous voulez être gentils ICI ? Alors soyez le pleinement !
Dites-vous que le meilleur moyen de faire progresser votre partenaire, c’est de « porter tous les coups ». Attaquer avec énergie et précision, voilà un vrai acte de gentillesse et une marque de respect : « je t’attaque sans retenue parce que je sais que tu sauras gérer la situation, parer l’attaque et riposter efficacement ». Ne pas le faire est preuve d’irrespect. Et une perte sèche de temps ! Donc ne tournons pas autour du pot : portez vos attaques pleinement et proprement. Soyez dans la distance et cherchez à toucher votre cible. Ca vous apprendra le « contrôle » et votre partenaire progressera beaucoup plus vite.
Portez de vraies attaques, et ne faites jamais semblant, right ?
Erreur n°5 – Sécher les passages de grades
J’ai connu quelques excellents karateka qui n’avaient pas la ceinture noire et en soi, rien de choquant ni de contestable. La pratique se suffit à elle-même et peut exister en dehors de ce chemin balisé. Cependant… Dès lors que l’on apose sa signature en bas d’une licence, il me paraît essentiel de s’obliger à passer les différents niveaux, les « kyū » si on préfère les nommer en japonais.
Gage de progression rapide, ils sont à la base de l’apprentissage des techniques, des termes (et de leur équivalent nippon), des katas, des bunkai, des déplacements, de tout ce qui ancre le karaté dans la sphère d’un art martial. En refusant les grades, le risque est grand de sortir de la voie et de s’écarter des fondamentaux. Au contraire, s’inscrire dans cette contrainte fera de vous un meilleur karateka et sera un accélérateur de compétences. Donc passez vos grades régulièrement et le plus vite possible. D’autant que…
Erreur n°6 – Croire que la ceinture noire est une fin en soi
D’autant que la découverte que vous ferez un jour ou l’autre peut se résumer en cette formule choc : le karaté commence à la ceinture noire. Avant ? c’est une période d’écolage où l’on fait ses gammes. Entre nous, mieux vaut ne pas y stagner trop longtemps. J’ai testé, c’est fade et frustrant !
N’oubliez pas : vous serez surpris de voir combien le karaté est passionnant et riche une fois la ceinture noire obtenue. Dans le club, vous devenez un modèle, une source d’inspiration, et instinctivement, vous sentez que vous devez être à la hauteur de cette ceinture noire que vous portez.
Vos entraînements deviennent plus intenses, votre engagement plus profond, vos Kiaï plus tranchants, vos techniques plus précises. Avec l’assurance, le plaisir vient et votre pratique s’étend au-delà du dojo.
Vous devenez maître de vous.
Plus calme.
Plus loyal.
Plus efficace.
La ceinture noire n’est qu’un symbole. Un symbole qui fait toute la différence.
Erreur n°7 – Ne pas travailler en dehors du dojo
La force du karaté est que vous n’avez besoin que de votre corps, de votre esprit et de quelques m2 pour vous exercer. Que ce soit pout répéter les techniques de poing ou de pied, les attaques ou les ripostes, les katas et les bunkaï, votre salon fera l’affaire !
Autre exercice, l’entraînemental (oui oui, l’entraînement mental).
Vous souvenez-vous de cette fabuleuse nouvelle de Stephen Zweig, Le Joueur d’échecs, une ode à la force de l’esprit humain. Tel le Monsieur B. des arts martiaux, rien ne vous empêche, pendant les temps morts de la journée ou en peine conscience, de répéter les katas ou d’imaginer une série de khion.
Chez vous, dans un parc, sur un stade, dans une salle de sport, partout, pensez à peaufiner votre art. Ces exercices intérieurs font progresser tout en aiguisant votre capacité à vous concentrer. Double bénéfice ! L’essentiel est d’intégrer à votre routine de vous entraîner en dehors des cours et du dojo.
BONUS >> Erreur n°8 – Ne pas devenir membre de la communauté Karaté Expert
Quand j’ai commencé, j’ai regretté qu’il n’existe pas une communauté soudée autour de la pratique, capable de me conseiller et de me faire oublier mes peurs. De partager mes doutes et de bénéficier des conseils de pratiquants plus doués ou plus aguerris. C’est pour cela que j’ai fondé ce Blog, pour que ma passion du karaté puisse attirer tous ceux qui veulent s’améliorer et progresser en karaté.
Mais aussi dans les domaines de la vie ; car le karaté est une allégorie de la vie qui permet à chacun de :
- dépasser ses peurs ;
- se surpasser ;
- s’engager totalement sans se donner la possibilité d’un retour en arrière ;
- développer une âme forte ;
- choisir et respecter des valeurs de respect et de droiture ;
- améliorer sa santé et sa souplesse ;
- frimer auprès de ses potes 😉
Et vous, avez-vous commis une erreur fondamentale qui se ne serait pas dans cette liste ? Merci de me dire laquelle dans les commentaires.
Ensemble faisons progresser le karaté !
Ne lâchez rien, ni aujourd’hui ni demain !
- 1Partage
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1er dan depuis 2012, et champion des années commencées et jamais terminées, j’adhère à ce discours
Merci Olivier, ceinture noire c’est déjà chouette : quel est ton prochain objectif ?