Ceinture noire : le Kihon avec plastron

Ceinture noire : le Kihon avec plastron

3 avril 2019 0 Par Denis Descamps

Le passage de Grades pour la ceinture noire se compose de 6 modules : le Kihon, les Katas, les Bunkaï, Kihon Ippon Kumite (combat codifié à deux), Jiuy Ippon Kumite (assauts à deux) et Ju Kumite (ou Randori, combat libre). Nous allons, au cours d’une série d’articles, étudier la totalité de ces modules, qiu vous seront demandé le jour du passage de grades.

Module n°1 : Le Kihon

Le principe : montrer la maîtrise de techniques simples en mouvement et la capacité à reproduire différentes attaques ou défenses sur des séries de 3 pas ou dans différentes directions.

Ce modules se divise en 3 exercices, qui vous seront demandés le Jour J :

Etudions ici le Kihon avec plastron

  • Le Kihon sur 3 pas en avançant et en reculant, exécuté seul >> voir ici
  • Le Kihon multi-directionnel, exécuté seul >> voir ici
  • Le Kihon avec plastron, exécuté avec un partenaire

1.3 – Le Kihon avec plastron

Comment ça se passe ?

Cette épreuve est composée de 5 techniques choisies par le jury, parmi les 7 possibles, exécutées sur cible :

  • Mae Geri, de la jambe arrière (de préférence posée derrière), niveau chudan
  • Mawashi Geri, de la jambe arrière (de préférence posée derrière), niveau jodan ou chudan
  • Mae Geri de la jambe avant avec sursaut, niveau chudan
  • Mawashi Geri, de la jambe avant (avec sursaut ou pas chassé), niveau jodan ou chudan
  • Gyaku Zuki chudan (coup de poing direct du bras arrière)
  • Kizami Zuki/Maete Zuki (coup de poing direct du bras avant), niveau jodan, suivi de Gyaku Zuki (coup de poing direct du bras arrière), niveau chudan
  • Oï Zuki (coup de poing en avançant), niveau jodan, retour à l’arrière. 

Les deux candidats se font face. Tori est l’attaquant. Uke sert de partenaire en présentant la cible (le plastron).  Tori doit démontrer la maîtrise du geste et la maîtrise de la distance en réalisant un mouvement technique simple. Tori adapte sa distance et exécute le mouvement technique avec précision et maîtrise, en répétition (3 fois). C’est Tori qui demande à Uke la hauteur de la technique pour qu’il place la cible à la bonne hauteur de frappe.

Entre chaque série de 3 attaques, Uke doit se repositionner en faisant un ou deux petits sursauts, arrière ou de côté. Pendant l’exécution de la technique de Tori, Uke est passif et immobile (mais concentré et tonique et en harmonie énergétique avec Tori). L’exercice se reproduit sur les 5 techniques, qui sont exécutées à droite ou à gauche, au choix du candidat.

Sur quoi tu es jugé ?

Quand tu as le rôle de ToriEssentiellement sur 3 critères, la bonne exécution des techniques (gestuelle), la précision des attaques (distance) et la capacité à être fort sur l’impact (contrôle).  Pour résumer, l’attaque doit avoir la forme requise (par exemple un Mawashi Geri doit être esthétique et parfaitement réalisé), le coup doit être porté au bon endroit (par exemple au visage) et maîtrisé (le contrôle doit être absolu).

Quand tu as le rôle de UkeMême si tu n’es pas noté, ton attitude doit rester celle d’un guerrier et tu dois aider ton partenaire en pensant bien à casser la distance entre deux techniques, en mettant bien la cible au bon endroit et en restant connecté avec lui, en le regardant avec intensité pour lui faciliter le travail et constituer une vraie cible et pas juste un mannequin mollasson.

Ce que tu dois maîtriser

Bien connaître les 7 techniques et bien gérer la distance : quand tu frappes, tu ne dois pas être en bout de course sur l’impact mais avoir encore de la réserve. Car si tu es au bout de ta technique, elle n’aura aucun effet et sera jugée « hors distance ».

Le(s) piège(s) à éviter

Frapper trop fort : il est tentant de tout donner et de frapper fort dans le plastron pour montrer qu’on est puissant. Ce n’est pas ce qui demandé. Tu dois avoir de la vitesse et de la puissance, certes ; mais Uke n’est pas une cible que tu dois détruire. Tu dois maîtriser l’impact, montrer que tu pourrais faire mal mais que tu décides de contrôler.

Ne pas frapper assez fort : des techniques faiblardes, sans impact ni kime, te vaudront de perdre de précieux points. Trop mou n’est pas plus rémunérateur que trop fort.

La vraie difficulté

Il n’y en a pas vraiment, tout est codifié et connu d’avance. Ah si, trouver le bon équilibre entre puissance et contrôle. Tu peux t’aider d’un Kiai sur chaque attaque, ça renforce le Kime sans te faire prendre de risque de toucher (et donc blesser) Uke.

Nos conseils

Se déplacer entre chaque série – Entre chaque série de 3 attaques, penser à se déplacer pour obliger l’attaquant à travailler sa distance, et ainsi montrer sa maîtrise de la bonne distance d’attaque. Si, pendant l’examen, Uke ne se déplace pas entre les deux séries, il est vital de penser à le faire quand tu deviens Uke. Ce n’est pas parce que ton partenaire fait une erreur que tu dois faire la même. Quand tu tiens le plastron, déplace-toi pour montrer que tu connais bien la règle.

Sur toutes les techniques, pense à la reprise de distance C’est la notion de Zanshin (vigilance) ; tu es présent dans l’attaque : avant, pendant et après (souvent là où ça pêche). Tu as d’ailleurs le droit (et le devoir) d’ajuster ta distance après chaque technique si la première n’est pas bonne.

Gérer l’espace – pense à te replacer face à ton jury entre chaque série pour ne pas finir l’exercice sur les genoux du jury, sur la table d’à côté ou dans les vestiaires 😉

Ne pas se précipiter, cet exercice se passe très vite, alors il est important d’entrer dans sa bulle et de bien rythmer l’exercice : calme, lenteur et concentration entre chaque série d’assauts ; explosivité, vitesse et contrôle sur chaque frappe.

Comment s’entraîner ?

Seul et avec un partenaire. Commence à travailler seul les 7 techniques en imaginant et visualisant Uke. Quand tu es prêt(e), travaille au club une fois par semaine avec quelqu’un qui va passer son grade et vous alternez les rôles Tori / Uke.

Comment je l’ai vécu ?

J’ai adoré ! J’avais vraiment bien préparé l’exercice et je me suis régalé : le partenaire était émotionnellement impliqué dans le travail à deux et ça a été un régal, d’autant que j’ai pris le risque de passer tous les Mawashi au niveau du visage et que ça a parfaitement fonctionné.

En conclusion ?

On arrive au bout du Kihon et sa difficulté réside dans ce paradoxe : il demande beaucoup d’énergie et de concentration mais ne représente que 20 points. Pour beaucoup, il est le point d’entrée dans le passage de grades et il donne le ton. Réussi, il te met sur des bases stratosphériques ; raté, il te met une grosse pression pour la suite. Donc tous les exercices doivent être pratiqués à 100% de tes capacités émotionnelles et physiques. Ne pas chercher à s’économiser est le maître-mot et te permettra de garder un niveau d’énergie optimale sur tous les autres modules.

Et surtout ne lâche rien, ni aujourd’hui demain…

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