Le karaté a changé (sauvé) ta vie ? Témoigne ici

Le karaté a changé (sauvé) ta vie ? Témoigne ici

2 septembre 2018 4 Par Denis Descamps

Cet article est avant tout un appel à témoignage. Si le karaté a fait la différence dans ta vie, s’il est pour toi plus qu’un sport ou qu’une passion, s’il a changé profondément des choses en toi, si tu penses qu’il t’a sauvé (physiquement ou psychologiquement), alors ton témoignage nous intéresse…

Je vais te raconter comment de mon côté comment cette discipline exigeante a forgé mon caractère et quels effets bénéfiques elle a eus pour moi. Puis je te raconterai une petite histoire qui m’a permis d’aider quelqu’un concrètement et ce qu’il a révélé en moi d’assurance et de courage…

 

Ce que le karaté a changé dans ma vie

Voilà près de 12 ans que je pratique cet art martial et il m’a appris tellement de choses qu’en dresser ici la liste serait bien réducteur. Cependant, si j’y réfléchis deux minutes, voilà quelques uns de ces bienfaits :

1. Une éthique exigeante
Sans idéaliser le karaté, il est clair que reposant sur le « budo », la pratique d’un art martial exige de la rigueur, de la persévérance et de l’humilité, valeurs souvent mises en lumière mais qu’il est difficile d’appliquer au quotidien. Dans le premier dojo où je pratiquais, le sensei nous demandait de nettoyer la salle avant de commencer et il nous fallait, à quatre pattes, passer une vieille serpillère avant le début du cours, idéal pour « polir son ego ». Et le budo ne s’arrêtant pas aux portes du dojo, il s’étend à l’ensemble de la vie du pratiquant qui, peu à peu, s’améliore et se forge un caractère fort et droit.

2. Un leadership renforcé
Voici quelques années, j’étais cadre dans une entreprise et j’éprouvais énormément de difficultés à imposer de la discipline à mes équipes. Retards, mouvements d’humeur, indifférence, guerre de clans, défiance étaient monnaie courante. Et quand le soir, j’arrivais au dojo, je voyais mon maître de karaté imposer avec naturel une discipline de fer et chacun s’y soumettre avec spontanéité. J’en parlais avec lui et il m’expliqua qu’il fallait juste imposer 2 ou 3 règles fondamentales et s’assurer qu’elles ne soient jamais enfreintes. J’ai commencé par la ponctualité. Au dojo, il était impossible d’arriver en retard, car au début du cours, le sensei fermait les portes. Telle était la règle, que chacun acceptait. Convoquant mon équipe par email à notre réunion hebdomadaire, j’ai insisté sur le fait que je commencerais à l’heure et que recommandais à chacun d’être ponctuel. A 9h30, évidemment, j’étais le seul dans la salle. Et qu’ai-je fait ? Oui j’ai commencé la réunion seul… M’engageant dans un long monologue, j’ai donné des informations essentielles en début de réunion. Je me souviens de la tête de mon assistant lorsqu’il entra et me vit parler seul. Calmement, je l’invitai à s’asseoir et à m’écouter. Il en fut de même pour chaque retardataire et je sus très rapidement que la partie était gagnée. Dès la semaine suivante, les réunions commençaient à l’heure. M’inspirant de ce que j’avais perçu du leadership du sensei, je l’imitai et en quelques semaines, mon leadership avait nettement progressé et je pouvais mettre en place les bases d’un management efficace. Dernier détail, la voix… Je me suis inspiré de la voix du sensei car j’avais clairement identifié son magnétisme. Une voix calme, grave et posée, avec des changements de rythmes, crée un impact fort. Je n’ai jamais oublié cette leçon.

Pas de Ura-Mawashi sans une grande souplesse des hanches et des jambes….

3. Un corps plus souple
Quand j’ai débuté le karaté, mon corps était un bout de bois, fruit d’années de pratique de foot et de tennis sans aucun exercice d’assouplissement. Aujourd’hui, je n’ai pas peur de dire que quel que soit le dojo où je vais, je suis l’un des plus souples et cette souplesse m’aide au quotidien. Plus de douleurs articulaires, finis les soucis de dos et de vertèbres, terminé le bas du dos qui tire. Sans compter le plaisir de porter des mawashi au niveau du visage sans aucune difficulté…

4. Une âme plus forte, une vie meilleure
La karaté m’a amené à la méditation ; la méditation à l’instant présent ; l’instant présent au développement personnel ; le développement personnel à une vie plus riche et plus belle…

 

Comment mon karaté a (certainement) sauvé une vie

Pour finir, je voudrais rapporter un fait dont je tire une réelle fierté, une fierté sans ego, juste le sens du devoir accompli. Regagnant mon domicile par le RER, un soir tard, je vis entrer devant moi une jeune fille essoufflée et vêtue comme le sont les jeunes filles d’aujourd’hui quand elles sortent pour faire la fête. Une station plus tard, un homme, assez jeune, comme attiré magnétiquement par cette proie facile, est entré dans la rame et s’est assis en face d’elle. Il a commencé à lui parler et on pouvait deviner chez elle de l’embarras puis rapidement, une forme de peur. La situation devint si tendue que je perçus un regard effaré, un appel à l’aide. Sans trop réfléchir, je pris la parole.

« Monsieur, je pense que cette demoiselle souhaite ne pas être importunée. Je vous suggère de ne pas la déranger »

En karaté, il n’y a jamais de première attaque et toute riposte doit être adaptée, en nature et en intensité, à celles de l’agression.

Le jeune homme essaya d’imposer un rapport de forces et je fus surpris de découvrir que je ressentais une confiance infinie et que plus la situation devenait électrique, plus le calme et la sérénité se diffusaient en moi. Ce fut un combat psychologique, les yeux dans les yeux. Le jeune homme sentit que je ne lâcherais pas et il décida de s’éloigner. Fin de l’histoire ? Pas vraiment…

Quand la jeune fille se leva, une station avant la mienne, je vis que le jeune homme fit de même. Simple coïncidence ? Peut-être. Et là je sentis ce que le mot « courage » pouvait signifier, une prise de décision rapide qui emmène sur une voie difficile. A mon tour, je me levai et sortis du RER alors que ce n’était pas la station la plus proche de chez moi. J’observais et je suivis le duo, identifiant rapidement que l’homme n’avait pas abandonné son projet. A peine sorti de la station, il alla haranguer la fille avec brutalité, peu attentif à ce qui se passait derrière lui. Et là, appliquant une technique de clé de bras, je saisis l’agresseur par le bras et donnai un coup de pied à l’intérieur du genou pour le mettre à terre. Comme je l’avais répété tant de fois au dojo.

« Je pense avoir été clair, mademoiselle souhaite ne pas être importunée. ».

Renforçant ma prise, je regardai dans les yeux la victime, totalement effarée et comprenant qu’elle n’avait plus d’autre solution que la fuite rapide ; quant à l’agresseur, comme tous les pleutres de son espèce, il se mit à protester de son innocence et à hurler pour mimer une douleur que ma prise ne justifiait pas (ou alors avec l’adrénaline j’y allais un peu fort). Le temps que la jeune fille se soit évanouie dans la nature, je relâchais le lâche qui s’enfuit dans la direction opposée.

C’est la seule fois de toute ma vie où le karaté m’a physiquement aidé. Ce n’est jamais advenu depuis. Et tant mieux. Mais rien pour cet acte, je suis heureux de toutes ces années de pratique intense.

Et toi ?

Si toi aussi le karaté t’a aidé, t’a sauvé, s’il t’a permis d’être une force pour un inconnu ou un ami, envoie-nous ton témoignage à contact@karate-expert.com

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